Retour en images sur le Rendez-vous du Patrimoine urbain autrement #9

La semaine passée a eu lieu la neuvième édition des Rendez-vous du patrimoine urbain autrement, organisée par l’Espace Ville Autrement, la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain et Passerelles

Cet événement propose un espace de rencontres et d’échanges entre professionel·le·s, chercheur·euse·s et étudiant·e·s sur des questions liées au patrimoine urbain. Cette discussion a porté sur le patrimoine dans le quartier chinois.

Ça prend des allumeurs et des institutions” (Annabelle Laliberté)

L’histoire du Quartier chinois est marquée par un fil conducteur : « en mode survie », il est toujours soumis à des pressions de formes multiples (racisme, expropriations, démolitions, spéculation immobilière), accentuées aujourd’hui par une position centrale convoitée à Montréal. Cette spécificité a façonné un milieu unique et résilient où le matériel et l’immatériel sont indissociables dans la protection du patrimoine que recèle le Quartier.

Si la protection du cadre bâti constitue un frein à la gentrification et à la spéculation dans le Quartier chinois, elle ne suffit pas à préserver le caractère unique de son espace urbain et la richesse du vécu de plusieurs générations de familles à l’intérieur des bâtiments classés. Car entre les murs protégés, des récits familiaux et une histoire sociale restent encore trop peu connus. La mémoire des personnes qui ont fait vivre le quartier, comme la famille de la compagnie Wing, constitue un patrimoine intangible à documenter, à conserver et à transmettre. Des initiatives comme l’OBNL Objets de mémoire travaillent sur la sauvegarde des intérieurs et des objets du quotidien, comme traces matérielles d’un mode de vie multigénérationnel et témoins précieux de l’histoire sociale et économique de Montréal.

La question de la reconnaissance patrimoniale du quartier révèle un constat : l’action arrive tardivement, après des années de banalisation du cadre bâti et d’opérations immobilières déconnectées du contexte culturel. Cependant, la mobilisation récente a créé un élan nouveau, fédérant des expertises variées et démontrant que le Quartier chinois dépasse l’enjeu strictement asiatique : il fait partie du cœur de Montréal.

Préserver son avenir exige un travail mené avec et dans la communauté. Le maintien du système d’entraide et du modèle commerce-habitation semble crucial. La Ville doit soutenir l’entretien du bâti et la présence asiatique, tandis que les promoteurs doivent concilier développement et préservation patrimoniale dans le respect du règlement. La conclusion est claire : la réussite passe par une collaboration de tous·tes, et cela prend « des allumeurs et des institutions ».

Voici quelques ressources issues de la rencontre :

🌼 Un grand merci à nos panélistes : Annabelle Laliberté – Cheffe de division au MEM – Centre des mémoires montréalaises, Théo Pagé-Robert – Coordinateur Aménagement et recherche, Fondation JIA, Jonathan Cha – Docteur en aménagement de l’espace et urbanisme, urbanologue, architecte paysagiste et directeur de projets, paysage, Lemay.

👏Un tonère d’applaudissements pour notre animateur Guillaume Éthier – Professeur au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM

👉Et merci au public d’être venu !